La Science est à la vérité ce que la religion est à la divinité : un simulacre, une idole, un fétiche, un tenant-lieu à des fins de pouvoir et de manipulation. Si la vraie science paraissait, avec sa cruauté sans méchanceté, elle enverrait valser dans la cendre, d’une pichenette, toutes les billevesées des “sciences humaines”, trop humaines.
Pauvres Français… Ils sont tellement remplacés que maintenant même les assassinés sont des remplaçants…
Les gens disent “nous”, “nous”, “nous”, pour parler ensemble de leur gouvernement et de leur pays. Ils n’ont pas l’air de comprendre que leur gouvernement n’a pas de pire ennemi qu’eux-mêmes, comme une ménagère consciencieuse s’acharne sur une couche de crasse récalcitrante, jusque dans les angles les plus reculés. Il n’est gouvernement que par l’assurance qu’il a donnée qu’il en finirait avec le peuple. C’est la misodémocratie, le gouvernement par la haine du peuple, κυβέρνηση από το μίσος του λαού, la cybernétique de l’éradication. Quiconque s’approche du pouvoir commence à mentir, afin d’y accéder (ces temps-ci, M. Retailleau, très comique, ou M. Farage en Angleterre). Quiconque l’exerce trahit. En régime davocratique de remplacisme global génocidaire, gouverner c’est trahir (même un village) — et pas seulement le peuple : la terre, le paysage, la Nature.
Grâce au Français (et au français, accessoirement), la France est l’un des dix pays du monde qui comptent le plus d’espèces menacées.
Le seul “modèle social” que sauveraient 310.000 immigrés par an c’est l’univers concentrationnaire.https://www.fdesouche.com/2025/05/12/lofficine-socialiste-terra-nova-reclame-jusqua-310-000-immigres-par-an-pour-sauver-le-modele-social-francais/
Fdesouche
L'officine socialiste Terra Nova réclame jusqu’à 310.000 immigrés par an pour sauver le «modèle social» français
Le Remplacisme Global est une conjuration de tous les instants contre la réalité. Il ne vous fait pas voir une réalité imaginaire, il est plus subtil que cela. Il vous laisse voir la réalité vraie mais vous convainc que vous ne voyez pas ce que vous voyez et ne pensez pas ce que vous pensez.
Plieux, dimanche 11 mai 2025, midi et quart. Dans L’Heure d’été, d’Olivier Assayas, qui d’autre part m’a inspiré un vif désir, ou plutôt besoin, d’aller en consultation chez un notaire, on voit une jolie maison de famille, jolie surtout par les intérieurs, qui sont pleins de beaux objets, de tableaux et de meubles précieux. La propriétaire meurt. Deux de ses trois enfants vivent à l’autre bout du monde, l’une en Amérique, l’autre en Chine, et ils ont l’intention d’y faire leur vie. Le troisième achèterait bien l’ensemble, maison et collections, mais il n’en a pas les moyens. La maison est donc vendue, les collections sont dispersées, les pièces les plus précieuses font l’objet d’une dation au musée d’Orsay. Juste avant le départ, dans les salles désormais vides, les enfants des enfants donnent une grande “fête” pour leurs camarades de lycée. On hésite à dire “fête” parce que tout est laid, veule, avachi, et à vrai dire passablement sinistre, les images les plus animées étant celles de la pénible transe qu’inspire la combinaison de la musique “pop”, la bien nommée, et de la drogue, dont les petits trafics auxquels se livre sa fille adolescente ont déjà valu au père de famille, le fils de la morte, une convocation au poste de police.
Bien entendu, tout est de forte portée symbolique : la maison de famille pleine de souvenirs et de trésors, l’abandon que lui inflige la mondialisation, le caractère de taudis qu’elle prend très vite quand elle est prise en charge par une jeunesse dépenaillée un peu marquée sur les bords par des trafics douteux, etc. Encore le film date-t-il de 2008, et les adolescents et jeunes gens qu’on y voit sont des enfants et surtout des petits-enfants de bourgeois cultivés, ce dont ils portent encore quelques vagues traces, probablement, au demeurant peu visibles. Que doit-il en être aujourd’hui ? À en juger par les rave parties qu’on voit ravager en trois jours des champs entiers et souiller tous les environs en rendant la vie insupportable aux propriétaires et aux voisins, la situation s’est beaucoup aggravée : au point qu’il est sans doute bien vain d’envisager la situation politique sans tenir compte de la vertigineuse évolution anthropologique qui a rendu la jeunesse indigène presque aussi ingouvernable, presque aussi impossible à soumettre au pacte d’in-nocence, que la jeunesse occupante, qui d’ailleurs l’influence de plus en plus, serait-ce seulement dans le langage. Les psychanalystes les plus éclairés ont certainement raison de déplorer, avec Olivier Coron, « un affranchissement vis-à-vis de la référence symbolique comme nécessité pour l’assise subjective et l’équilibre des institutions humaines ». Et Coron lui-même a non moins raison de préciser :
« Notre postulat, c’est que si le relativisme connaît un tel essor, c’est parce que le déclin de la fonction phallique dans le social invalide la légitimité de la place d’exception nécessaire pour donner consistance à la disparité des places. L’autre postulat, c’est que l’égalitarisme — la religion de l’égalité — implique la même dynamique dans le lien avec autrui : le symbolique en effet n’est pas égalitaire ! Ces deux mouvements œuvrent dans le même but (au point qu’il est parfois difficile de les distinguer), chacun pouvant renforcer l’autre dans sa dynamique d’invalidation de la référence phallique. »
Je crois avoir déjà cité ce paragraphe remarquable, dans La Dépossession, peut-être, ou dans La Destruction des Européens d’Europe — je l’espère, en tout cas. Il est extrait d’une conférence intitulée “La Part manquante”, prononcée devant l’Association lacanienne internationale et publiée dans la revue Les Feuillets psychanalytiques, n° 4, 2019. Coron m’en avait apporté le texte ici lors d’une visite qu’il me rendit il y a quelques années avec sa femme, également psychanalyste. Les paragraphes suivants ne sont pas moins remarquables :
Bien entendu, tout est de forte portée symbolique : la maison de famille pleine de souvenirs et de trésors, l’abandon que lui inflige la mondialisation, le caractère de taudis qu’elle prend très vite quand elle est prise en charge par une jeunesse dépenaillée un peu marquée sur les bords par des trafics douteux, etc. Encore le film date-t-il de 2008, et les adolescents et jeunes gens qu’on y voit sont des enfants et surtout des petits-enfants de bourgeois cultivés, ce dont ils portent encore quelques vagues traces, probablement, au demeurant peu visibles. Que doit-il en être aujourd’hui ? À en juger par les rave parties qu’on voit ravager en trois jours des champs entiers et souiller tous les environs en rendant la vie insupportable aux propriétaires et aux voisins, la situation s’est beaucoup aggravée : au point qu’il est sans doute bien vain d’envisager la situation politique sans tenir compte de la vertigineuse évolution anthropologique qui a rendu la jeunesse indigène presque aussi ingouvernable, presque aussi impossible à soumettre au pacte d’in-nocence, que la jeunesse occupante, qui d’ailleurs l’influence de plus en plus, serait-ce seulement dans le langage. Les psychanalystes les plus éclairés ont certainement raison de déplorer, avec Olivier Coron, « un affranchissement vis-à-vis de la référence symbolique comme nécessité pour l’assise subjective et l’équilibre des institutions humaines ». Et Coron lui-même a non moins raison de préciser :
« Notre postulat, c’est que si le relativisme connaît un tel essor, c’est parce que le déclin de la fonction phallique dans le social invalide la légitimité de la place d’exception nécessaire pour donner consistance à la disparité des places. L’autre postulat, c’est que l’égalitarisme — la religion de l’égalité — implique la même dynamique dans le lien avec autrui : le symbolique en effet n’est pas égalitaire ! Ces deux mouvements œuvrent dans le même but (au point qu’il est parfois difficile de les distinguer), chacun pouvant renforcer l’autre dans sa dynamique d’invalidation de la référence phallique. »
Je crois avoir déjà cité ce paragraphe remarquable, dans La Dépossession, peut-être, ou dans La Destruction des Européens d’Europe — je l’espère, en tout cas. Il est extrait d’une conférence intitulée “La Part manquante”, prononcée devant l’Association lacanienne internationale et publiée dans la revue Les Feuillets psychanalytiques, n° 4, 2019. Coron m’en avait apporté le texte ici lors d’une visite qu’il me rendit il y a quelques années avec sa femme, également psychanalyste. Les paragraphes suivants ne sont pas moins remarquables :
« Que la dynamique sociale soit moins organisée à partir de cette référence ne signifie pas pour autant qu’au niveau de la subjectivité l’inscription du manque symbolique (formalisé par Lacan sous le terme de “Nom du Père”), soit systématiquement en défaut : il y a tout lieu de différencier l’idéal social égalitaire de l’inscription du sujet à une place, pour son propre compte. Pour être plus précis, il est capital de distinguer l’instance phallique à l’œuvre ou pas, ou partiellement, dans l’inconscient d’un sujet, de celle qui organise — ou pas — le lien social.
« Soulignons aussi que l’égalité spontanée dans les échanges sociaux ne signifie pas que les classes sociales ont disparu, mais plutôt que le référent qui les organise n’est plus le même : là où auparavant c’est à partir de la culture qu’une distinction s’opérait, avec à son sommet l’aristocratie (ou, plus tard, la grande bourgeoisie), incarnant l’idéal civilisationnel, les mutations de notre monde moderne ont balayé cette pyramide au profit d’une hiérarchie économique où l’idéal n’est plus l’accès aux bonnes manières et à l’accomplissement intellectuel, mais aux jouissances objectales que permet la réussite financière. Les conséquences de cela, c’est le relativisme culturel qui mélange divertissement et culture ou encore qui désigne sous ce terme tout et n’importe quoi.
« Soyons clair : toute la dynamique sociale est affectée par ce déclin de l’instance phallique. »
On n’est pas plus camusien — ou bien c’est moi qui suis profondément coronien.
On m’apprend que sur Instagram une séquence filmée de moi, extraite de je ne sais quel entretien donné je ne sais quand, a été vue plus de cent mille fois : j’y développe mon paradoxe coutumier selon lequel la première chose à faire pour éduquer un enfant est d’éduquer ses parents ; j’y explique l’importance à mes yeux des manières de table comme propédeutique à toute éducation ; j’y vante les vertus des cafétérias d’aires d’autoroutes comme champ d’observation et d’écoute sociologiques ; et j’y raconte avoir vu et entendu là une mère qui ne cessait de répéter à son fils de six ou sept ans :
« Putain Brandon, t’arrêtes de faire chier, merde ! »
Les auditeurs paraissent particulièrement amusés par ma conclusion pourtant tragique, mais prononcée en riant, il est vrai, selon laquelle, à mon avis, Brandon est foutu. Peut-on ranger la distance, la juste distance, la politesse, les manières, dans le registre de l’instance phallique ? Il est facile en tout cas de ranger mon horreur obsessionnelle et croissante (surtout après la récente expérience anglaise) de la civilisation des prénoms dans la rubrique d’une défense du “Nom du père”, paradoxale il est vrai, ou bien d’autant plus justifiée, chez un bâtard de ma sorte, dont le père n’est pas le sien, ni donc le nom, par voie de conséquence ; et d’autant plus que ce nom est celui d’un illustre écrivain. Mais je n’en démords pas.
L’“instance phallique” est-elle à peu près la même chose que ce qu’il est convenu d’appeler dans un langage moins spécialisé l’autorité paternelle, voire l’autorité tout court ? Il est malheureusement assez probable que l’affirmation et la revendication de l’égalité féminine, dans laquelle il est loisible de voir la grande affaire, ou l’une des grandes affaires, du dernier demi-siècle, a beaucoup fait pour l’effondrement de l’autorité des pères, au sens le plus large (pères, professeurs, maires, supérieurs hiérarchiques, police, etc.), donc de l’autorité tout court.
De toutes les inégalités, la plus légitime, avec celle de la jeunesse avec la vieillesse, peut-être, est celle des enfants avec les parents, qui recoupe d’ailleurs largement la précédente. Reste à savoir quelle place tient une jeunesse de plus en plus ingouvernable, et semble-t-il de plus en plus indifférente à la nocence dont elle se rend coupable, dans la Machination énorme du remplacisme global. Il est vrai que la nocence, infiniment renforcée par cet élément nouveau, y a toujours fait figure de moteur essentiel.
Journal de Renaud Camus, cité par George de La Fuly
« Soulignons aussi que l’égalité spontanée dans les échanges sociaux ne signifie pas que les classes sociales ont disparu, mais plutôt que le référent qui les organise n’est plus le même : là où auparavant c’est à partir de la culture qu’une distinction s’opérait, avec à son sommet l’aristocratie (ou, plus tard, la grande bourgeoisie), incarnant l’idéal civilisationnel, les mutations de notre monde moderne ont balayé cette pyramide au profit d’une hiérarchie économique où l’idéal n’est plus l’accès aux bonnes manières et à l’accomplissement intellectuel, mais aux jouissances objectales que permet la réussite financière. Les conséquences de cela, c’est le relativisme culturel qui mélange divertissement et culture ou encore qui désigne sous ce terme tout et n’importe quoi.
« Soyons clair : toute la dynamique sociale est affectée par ce déclin de l’instance phallique. »
On n’est pas plus camusien — ou bien c’est moi qui suis profondément coronien.
On m’apprend que sur Instagram une séquence filmée de moi, extraite de je ne sais quel entretien donné je ne sais quand, a été vue plus de cent mille fois : j’y développe mon paradoxe coutumier selon lequel la première chose à faire pour éduquer un enfant est d’éduquer ses parents ; j’y explique l’importance à mes yeux des manières de table comme propédeutique à toute éducation ; j’y vante les vertus des cafétérias d’aires d’autoroutes comme champ d’observation et d’écoute sociologiques ; et j’y raconte avoir vu et entendu là une mère qui ne cessait de répéter à son fils de six ou sept ans :
« Putain Brandon, t’arrêtes de faire chier, merde ! »
Les auditeurs paraissent particulièrement amusés par ma conclusion pourtant tragique, mais prononcée en riant, il est vrai, selon laquelle, à mon avis, Brandon est foutu. Peut-on ranger la distance, la juste distance, la politesse, les manières, dans le registre de l’instance phallique ? Il est facile en tout cas de ranger mon horreur obsessionnelle et croissante (surtout après la récente expérience anglaise) de la civilisation des prénoms dans la rubrique d’une défense du “Nom du père”, paradoxale il est vrai, ou bien d’autant plus justifiée, chez un bâtard de ma sorte, dont le père n’est pas le sien, ni donc le nom, par voie de conséquence ; et d’autant plus que ce nom est celui d’un illustre écrivain. Mais je n’en démords pas.
L’“instance phallique” est-elle à peu près la même chose que ce qu’il est convenu d’appeler dans un langage moins spécialisé l’autorité paternelle, voire l’autorité tout court ? Il est malheureusement assez probable que l’affirmation et la revendication de l’égalité féminine, dans laquelle il est loisible de voir la grande affaire, ou l’une des grandes affaires, du dernier demi-siècle, a beaucoup fait pour l’effondrement de l’autorité des pères, au sens le plus large (pères, professeurs, maires, supérieurs hiérarchiques, police, etc.), donc de l’autorité tout court.
De toutes les inégalités, la plus légitime, avec celle de la jeunesse avec la vieillesse, peut-être, est celle des enfants avec les parents, qui recoupe d’ailleurs largement la précédente. Reste à savoir quelle place tient une jeunesse de plus en plus ingouvernable, et semble-t-il de plus en plus indifférente à la nocence dont elle se rend coupable, dans la Machination énorme du remplacisme global. Il est vrai que la nocence, infiniment renforcée par cet élément nouveau, y a toujours fait figure de moteur essentiel.
Journal de Renaud Camus, cité par George de La Fuly
Le Remplacisme Global est une conjuration de tous les instants contre la réalité. Il ne vous fait pas voir une réalité imaginaire, il est plus subtil que cela. Il vous laisse voir la réalité vraie mais vous convainc que vous ne voyez pas ce que vous voyez et ne pensez pas ce que vous pensez.
C’est sur la peur d’être appelé “raciste” qu’est fondé le génocide par Grand Remplacement.
“Immigration” est le nom que donnent les génocidaires au génocide par Grand Remplacement.
Le Dogme de l’Inexistence des races, sur lequel se fonde le génocide par Grand Remplacement des Européens, est aussi frauduleux que la Donation de Constantin, aussi arbitraire que l’Infaillibilité pontificale et aussi ridicule que l’Immaculée Conception.
Si un jour nous sortons de cette tragédie et échappons à ce crime, le nom “République” sera aussi souillé que celui de “Vichy” ou celui de “Milice”… C’est au nom de la République et de ses “valeurs” que la France est pélicotisée, livrée droguée pour viol au monde entier.
Sur Brahms, “K. 310”, Journal 2000, 6 juillet, pp. 315-317
« Brahms est le musicien le moins naturellement conforme à l’idéal artistique moderne. Même son physique le dessert. Même sa biographie lui nuit. Son personnage social n’a rien qui puisse lui attirer la sympathie contemporaine. Quoi, pas la moindre faille, dans tout ça ? Pas une once de folie, pas de perte, aucun trouble de la personnalité ? Jusqu’à ses accès de mélancolie, à ses moments de profonde tristesse, qui sont parfaitement contrôlés et toujours souverainement écrits. Or, souverain, on lui pardonnerait de l’être, à la rigueur, mais bourgeoisement souverain, ça non. Il n’y a pas de compositeur plus balladurien, pour parler comme Les Inrockuptibles. Aucun dont la figure ne soit plus éloignée de ce que l’art est pour nous.
« Pourquoi serait-il révolutionnaire puisqu’il arrive au moment où l’art, son art, n’a rien à réclamer ? Lui n’a qu’à faire la moisson. Il est ce qui nous est le moins concevable, un artiste de l’ordre, de la bonne administration du domaine, de la pleine possession. Ce qui le caractérise plus que tout, c’est l’abondance. Cérès préside à sa musique. Tout ce qui est bel et bon y croît. La phrase ploie sous les idées, le mouvement sous les thèmes, les thèmes sous les contre-thèmes, et tout cela dans la rigueur la plus naturelle, la moins forcée. Ce ne sont que sources, lourds épis, gerbes d’or. Non que le tragique ne soit partout, ni l’héroïsme, ni une virilité qui n’a rien à envier à celle de Beethoven. Mais ils sont là parce qu’ils faut qu’ils y soient, comme autant de manifestations de la maîtrise. Ils ne procèdent pas de la quête, mais de la jouissance. Nous ne sommes pas dans l’errance, mais dans le règne. Non pas sur les chemins, mais dans le château même qu’on apercevait de loin dans la musique de Schumann, et qu’en se retournant on verra s’éloigner et tomber en ruine ou en dérision, chez Wolf, chez Debussy, chez Mahler ou Schoenberg.
« Même le lyrisme, le grand lyrisme incomparable, est un lyrisme de la force, nullement de l’aspiration ou de la perte. De même qu’il y a un romantisme des classiques, qu’on entend ou qu’on voit merveilleusement à l’œuvre chez Denis Gaultier, chez Forqueray, chez Salvator Rosa ou Dughet, il y a un classicisme des romantiques, qui nulle part n’est plus à l’aise que chez Brahms. Je croyais jadis que l’épicentre de mon goût musical c’était Schumann. Mais il entre du masochisme dans cette préférence-là, un peu comme dans l’amour de la Lozère, de Ryman ou de Mallarmé : un désir de manque, une complaisance pour la perte, une volonté de ne pas être comblé. Il faut avoir la santé anachronique d’aimer Brahms, comme un Âge d’or disparu, un paradis perdu, une plénitude à peine imaginable (et pas toujours supportable) pour les tard-venus que nous sommes. »
« Brahms est le musicien le moins naturellement conforme à l’idéal artistique moderne. Même son physique le dessert. Même sa biographie lui nuit. Son personnage social n’a rien qui puisse lui attirer la sympathie contemporaine. Quoi, pas la moindre faille, dans tout ça ? Pas une once de folie, pas de perte, aucun trouble de la personnalité ? Jusqu’à ses accès de mélancolie, à ses moments de profonde tristesse, qui sont parfaitement contrôlés et toujours souverainement écrits. Or, souverain, on lui pardonnerait de l’être, à la rigueur, mais bourgeoisement souverain, ça non. Il n’y a pas de compositeur plus balladurien, pour parler comme Les Inrockuptibles. Aucun dont la figure ne soit plus éloignée de ce que l’art est pour nous.
« Pourquoi serait-il révolutionnaire puisqu’il arrive au moment où l’art, son art, n’a rien à réclamer ? Lui n’a qu’à faire la moisson. Il est ce qui nous est le moins concevable, un artiste de l’ordre, de la bonne administration du domaine, de la pleine possession. Ce qui le caractérise plus que tout, c’est l’abondance. Cérès préside à sa musique. Tout ce qui est bel et bon y croît. La phrase ploie sous les idées, le mouvement sous les thèmes, les thèmes sous les contre-thèmes, et tout cela dans la rigueur la plus naturelle, la moins forcée. Ce ne sont que sources, lourds épis, gerbes d’or. Non que le tragique ne soit partout, ni l’héroïsme, ni une virilité qui n’a rien à envier à celle de Beethoven. Mais ils sont là parce qu’ils faut qu’ils y soient, comme autant de manifestations de la maîtrise. Ils ne procèdent pas de la quête, mais de la jouissance. Nous ne sommes pas dans l’errance, mais dans le règne. Non pas sur les chemins, mais dans le château même qu’on apercevait de loin dans la musique de Schumann, et qu’en se retournant on verra s’éloigner et tomber en ruine ou en dérision, chez Wolf, chez Debussy, chez Mahler ou Schoenberg.
« Même le lyrisme, le grand lyrisme incomparable, est un lyrisme de la force, nullement de l’aspiration ou de la perte. De même qu’il y a un romantisme des classiques, qu’on entend ou qu’on voit merveilleusement à l’œuvre chez Denis Gaultier, chez Forqueray, chez Salvator Rosa ou Dughet, il y a un classicisme des romantiques, qui nulle part n’est plus à l’aise que chez Brahms. Je croyais jadis que l’épicentre de mon goût musical c’était Schumann. Mais il entre du masochisme dans cette préférence-là, un peu comme dans l’amour de la Lozère, de Ryman ou de Mallarmé : un désir de manque, une complaisance pour la perte, une volonté de ne pas être comblé. Il faut avoir la santé anachronique d’aimer Brahms, comme un Âge d’or disparu, un paradis perdu, une plénitude à peine imaginable (et pas toujours supportable) pour les tard-venus que nous sommes. »
Les civilisations les plus évoluées, ou les plus vieilles, sont incapables de comprendre que dans la plupart des autres, ou des autres races (c’est à peu près la même chose), il n’y a pas de frontière bien marquée entre la prédation et la guerre, la razzia et le conflit armé, le vol et la conquête territoriale, le viol et l’invasion, le pénal et le militaire. C’est ce que j’exprimais il y a presque vingt ans dans le discours “La Nocence, instrument du Grand Remplacement”, qui n’a guère été compris, ni seulement entendu. Moyennant quoi les médias Égout central, et d’ailleurs les autres aussi — puisqu’il n’y a d’opposition que de Sa Majesté, parfaitement respectueuse des interdits posés par le Bloc Remplaciste Génocidaire —, s’épuisent à parler de la guerre des gangs et des attaques contre les prisons comme si ça n’avait absolument aucun rapport avec la conquête coloniale, le changement de peuple et de civilisation (c’est-à-dire de race), le génocide par substitution ou la guerre avec l’Algérie. Ils traitent une confrontation intercontinentale comme si elle relevait d’un commissariat de police (ou de tous les commissariats de police).
Non, non, et non : Aube ne rime pas zob, ni Aude avec ode, ni rôle avec Rock an’ Roll, ni pauvre avec Joffre. Et vous n’instaurerez pas le règne de l’otre.